"Chutes, ruptures et philosophie / Les romans de Jérôme Ferrari"
Chutes, ruptures et philosophie / Les romans de Jérôme Ferrari, ouvrage collectif publié sous la direction de Sarah Burnautzki (docteur en lettres françaises) et Cornelia Ruhe (professeur de littérature française et francophone), est le fruit d'un colloque s'étant tenu à Mannheim en avril 2016. C'est une publication riche de treize contributions universitaires venant de Paris, Lausanne, Innsbruck, Berlin, Bruxelles, Grenoble, Laval (Québec), Chester, Mannheim, Toulon et Düsseldorf, dont la diversité de regards pour la plupart extérieurs à la France ne peut qu'être source d'enrichissement.
A ces articles s'ajoutent La nuit du doute, une nouvelle écrite par Jérôme Ferrari en 2007 pour Philosophie Magazine et reprise en 2016 dans la revue Décapage (1), ainsi qu'un long entretien avec l'auteur mené par les participants à la fin du colloque et qui, balayant de très nombreux thèmes (2), permet de prendre également en compte sa propre vision et ses intentions.
1) Nouvelle présentée de manière un peu malhonnête comme "inédite" (certes dans un livre) mais quand même publiée dans deux revues - philosophique ou littéraire - non destinées à un cercle d'initiés !
2) Sources d'inspiration / philosophie et littérature / questions narratologiques / du tragique et du comique / représenter la torture / filiation, mémoire, et photos / composition romanesque / guerres et violence / engagement politique.
L'article introductif de Sarah Burnautzki et Cornelia Ruhe présente avec précision l'oeuvre ferrarienne en mettant en lumière ses principales caractéristiques avant d'annoncer le thème des analyses des différents contributeurs et le corpus sur lequel elles portent - corpus s'attachant à l'ensemble de l'oeuvre ou privilégiant un ou plusieurs livres, les contributeurs menant des comparaisons entre ces derniers ou avec certains livres d'autres auteurs.
Une présentation plutôt claire malgré l'évocation à trois reprises d'une mystérieuse "trilogie corse" jamais définie – car sans doute évidente en Allemagne (3), renvoyant seulement en note au titre d'un article de Cornelia Ruhe dans une revue (4) - article dont l'introduction est par ailleurs largement reprise dans cette présentation. On ne peut donc que déduire du contexte, et avec un grand étonnement, qu'il s'agirait de Balco Atlantico, Où j'ai laissé mon âme - qui se déroule pourtant en Algérie, même si comme tous les romans de Ferrari il a un point d'ancrage en Corse - et Le sermon sur la chute de Rome …
3) Il semblerait, d'après une note concernant un autre point, que ces trois livres soient les trois premiers à avoir été traduits en Allemagne, OJLMA en 2011 et les deux autres en 2013 !
4) Une histoire de lâcheté et de violence, l'intertextualité dans la trilogie corse de Jérôme Ferrari, Romanische Studien n°6, 2017, p. 51-68
Dans une vision d'ensemble de l'œuvre romanesque de l'auteur, Marine Miquel montre que l'histoire - qu'elle soit contemporaine ou porte l'empreinte des temps anciens – y «fait éclater les cohésions sociales et élargit l'espace dans lequel évoluent les protagonistes». Que le bouleversement du monde, «la catastrophe», non seulement s'avère «le point d'orgue et l'horizon» de ses romans, mais épouse la structure-même d'un récit où «les voix sont prononcées en des temps et des lieux différents».
S'appuyant sur les travaux de Paul Ricoeur, elle estime que si ces écarts spatio-temporels dessinent «un monde éclaté, marqué par l'échec des schémas de référence traditionnels», l'écriture cherche à lui conférer une nouvelle épaisseur grâce à une conception du temps non linéaire s'inscrivant dans une logique de superposition, à une «mise en intrigue» et un «jeu des voix et des focalisations» introduisant de la «discordance dans la concordance». Ce serait alors au lecteur qu'il appartiendrait de «redonner sens au monde et à sa finitude».
Mathilde Zbaeren met de même la construction et la chute des mondes (petits ou grands) au centre de son analyse sur le plan thématique et narratologique. Privilégiant trois romans (Balco Atlantico, Où j'ai laissé mon âme et Le sermon sur la chute de Rome), elle montre comment le concept-clé de monde comme «motif et dispositif», recouvrant l'hétérogénéité, la fragmentation interne de chacun d'entre eux mais aussi «l'émancipation transfictionnelle» de certains de leurs personnages, joue un rôle unificateur par le biais d'un lecteur également actif, en conduisant ce dernier à élaborer un autre sens et à entrevoir une vérité métaphysique. Un processus qu'elle illustre avec finesse en rappelant cette "quintina" s'élevant d'un psaume à quatre voix dans Dans le secret : une cinquième voix ne pouvant parvenir à nos oreilles que lorsque «toutes les tessitures sont entremêlées». Et elle souligne avec justesse l'importance de la filiation schopenhauerienne de Ferrari, notamment sur le plan de l'esthétique, l'expérience esthétique offrant dans l'univers romanesque de ce dernier «une possibilité de dépassement du tragique».
Mais si l'on comprend la cohérence des trois livres choisis faisant monde tant indépendamment que collectivement - via certains personnages que l'on y retrouve -, il est erroné de sa part d'affirmer qu'ils «prennent place dans un même décor, celui de l'île corse ou celui du bar». Et l'on se demande si elle n'aurait pas été influencée par l'intégration fantaisiste de Où j'ai laissé mon âme dans une contestable "trilogie corse".
Claudia Jünke s'intéresse à l'omniprésence de la violence extrême liée à l'histoire chez Ferrari, de laquelle se dégagent des réflexions éthiques et philosophiques sur «la condition humaine et l'impact déshumanisant d'une histoire traumatique» ou sur la notion de monde, de civilisation et de barbarie. Et elle le fait au travers de deux romans «dynamisés par deux conceptions différentes de l'histoire», le premier, Où j'ai laissé mon âme, soulignant «la continuité transhistorique de la violence» et le second, Le sermon sur la chute de Rome, se focalisant surtout sur les ruptures historiques et proposant une vision de l'histoire non comme «séquence temporelle» mais comme «un palimpseste spatial».
De manière très pertinente, Lena Seauve se penche sur la représentation de la torture dans Où j'ai laissé mon âme, s'interrogeant sur son impact émotionnel sur le lecteur. Elle met en avant l'hypothèse que la perspective narrative inhabituelle de l'auteur la présentant du point de vue des émotions saisissant les bourreaux répond chez lui à un désir de manipuler le lecteur. Le texte mettant ce dernier dans la proximité des tortionnaires, de leur fière revendication d'un acte commandé par une nécessité supérieure ou au contraire de leur dégoût, leur honte et leur silence, le confronterait en effet à la complexité, l'entraînant dans «un processus d'apprentissage douloureux» pouvant lui donner accès à «un savoir sur l'histoire, sur la violence, mais aussi sur soi-même».
Dans une contribution, à mon sens un peu confuse, sur Où j'ai laissé mon âme, Florence Lhote s'interroge également sur cette perspective narrative singulière privilégiant le ressenti du bourreau au travers des deux morales incarnées par Andreani et Degorce, scrutant aussi les intentions de l'auteur. «Brouillant les pistes» pour emmener le lecteur à la frontière poreuse du Bien et du Mal, l'auteur initierait le lecteur à la «complexité du matériau historique» tout en s'attachant à effacer toute trace de jugement moral de sa part. Une suspension de la «morale de l'écrivain» évidemment plus facile pour les auteurs de «seconde génération» du conflit algérien, et qui ne s'avérerait pas néanmoins sans difficulté, le texte mettant à jour «une vision morale non dénuée de connotation religieuse et notamment catholique».
Se centrant toujours sur ce roman dont le héros est à la fois soldat et chrétien – une impossible dualité - et sur la torture dans laquelle elle voit «le plus grand problème qui se posa aux consciences» dans une Algérie coloniale et une France aux valeurs largement chrétiennes, Virginie Serraï se livre à une lecture biblique incontournable.
Elle oppose le capitaine Degorce à la figure christique du prisonnier algérien Tahar, éclairant la descente aux enfers du premier et l'incapacité de sa foi à le sauver face à la fermeté de celle du second – qui n'est pas pour autant un innocent. Elle montre ainsi que ce roman qui sonne la fin de la croyances en des valeurs inébranlables est l'histoire de la chute de l'empire colonial comme celle de tout un système de valeurs chrétiennes. Degorce en devenant «le bourreau de Jésus-Christ» - qui fut aussi un homme torturé - a ainsi trahi «la loi de Dieu», comme la majorité de ces Chrétiens «que l'Eglise a tardé à aider en exprimant un message clair».
Marion Kühn compare, elle, Où j'ai laissé mon âme au Principe, dont les héros, un militaire et un scientifique, «sont en prise à un conflit intérieur déchirant qui leur est imposé en temps de guerre». Deux romans qui sont mis en scène dans un dialogue «unidirectionnel» à travers le temps, et où la littérature permet une rencontre, dans le rêve ou le hors-temps de la fiction, avec «le personnage abordé in absentia». Elle constate que leur perspective narrative «présentiste» éclaire un rapport non mémoriel au passé violent, la guerre apparaissant alors comme le «catalyseur de l'avènement d'une nouvelle ère». Et si OJLMA confronte l'expérience individuelle d'un temps linéaire à une image cyclique de l'histoire, Le principe refuserait «toute expérience de linéarité», la vie individuelle y étant aussi conçue comme «une suite de ruptures et de renouvellements voués à l'oubli».
Dans une contribution plus politique que littéraire, Timo Obergöker, croisant Le sermon sur la chute de Rome avec Il se passe quelque chose, recueil de l'auteur regroupant ses chroniques publiées dans La Croix, tente de montrer comment ce roman développe une philosophie de l'enracinement dans une «structure fragile, précaire, changeante» débouchant sur une «mémoire palimpseste» qui révèle l'absurdité d'un discours identitaire national décliniste.
Mais même si on ne peut contester la fréquence et la récurrence en France d'un discours «sur la dégénérescence française» et s'il est intéressant de voir combien de l'extérieur il peut apparaître comme «une obsession nationale», cela ne justifie pas pour autant de présupposer artificiellement (5) une vision du Sermon – bien peu partagée dans le monde littéraire - comme «allégorie nationale sur le déclin de la France» !
5) Il est en effet inutile de s'inventer une thèse pour dynamiser sa propre lecture du roman en s'attachant à la démonter.
Daniela Kuschel analyse l'univers du bar corse dans les romans Balco Atlantico et Le sermon sur la chute de Rome, s'attachant à la configuration de cet espace fictionnel à la fois refuge et carrefour qui s'avère un seuil articulant «une dialectique du dedans et du dehors» et déployant un processus répétitif de construction et de destruction. «Motif clé» pour la compréhension de l'univers romanesque ferrarien, à la fois «lieu incontournable» et «meilleur des mondes possibles», le bar est ainsi pour l'écrivain «un espace approprié pour thématiser le monde».
Comparant Un dieu un animal à Apocalypse now, le film de Coppola (6) auquel se réfère le texte de Ferrari, deux œuvres s'interrogeant sur le Bien et le Mal au travers de la violence de la guerre, Sarah Burnautzki s'intéresse au motif de l'apocalypse – s'interprétant dans son sens biblique non seulement comme anéantissement du monde mais comme révélation de l'arrivée d'un nouveau monde.
Elle constate que si sa «signification religieuse se trouve sécularisée» dans les deux oeuvres, la voix narrative du roman peut néanmoins se rapprocher de celle «du devin apocalyptique» sans pour autant y voir «un aveu de transcendance». Et, surtout, elle montre que Ferrari «réinterprète ce grand récit de la modernité» de façon négative. Car si, dans le «processus de renversement des valeurs», Kurtz surmonte dans le film «l'épreuve nihiliste» en faisant sienne l'horreur, et si un espoir de paix s'y lève, le héros du roman ne trouve, lui, que le suicide comme issue.
6) https://fr.wikipedia.org/wiki/Apocalypse_Now
Confrontant Où j'ai laissé mon âme et L'art français de la guerre d'Alexis Jenni (7), André-Alain Morello s'intéresse à leur structure, au traitement de la mémoire et à la transmission d'un savoir sur la guerre, ainsi qu'à la question de la langue et à celle de Dieu. Mais si l'analyse de chacun des livres sur ces points n'est pas dénuée d'intérêt, leur comparaison en soi n'apporte pas grand chose à la compréhension de l'oeuvre ferrarienne.
7) https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Art_fran%C3%A7ais_de_la_guerre
Au travers des Particules élémentaires (8), d'A la recherche de Klingsor (En busca de Klingsor)(9) et du Principe, Ursula Hennigfeld observe comment le thème de la physique quantique peut-être transposé en littérature. Elle montre que si Houellebecq combine la physique avec matérialisme et biotechnologie dans une sorte de «roman social épistémologique et dystopique», Jorge Volpi la relie lui au crime et à la théorie du roman dans un thriller historique, tandis que Jérôme Ferrari s'intéresse essentiellement à son rapport au langage par le truchement d'une biographie fictionnelle de Werner Heisenberg. Trois romans qui suggèrent de plus que la manière d'appréhender le monde par le langage, que ce soit celui de la physique ou de la littérature, serait vouée à l'incertitude.
8) https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Particules_%C3%A9l%C3%A9mentaires
9) http://yspaddaden.com/2014/04/18/recherche-klingsor-jorge-volpi/
Enfin Cornelia Rühe montre comment «le démiurge Ferrari» construit un monde bien à lui en mettant en lumière la «continuité remarquable» de son œuvre au-delà de sa diversité, au travers de trois aspects auxquels il attache une importance centrale : la place de choix donnée à la Corse (10), l'exploration de la naissance et de l'effondrement des mondes à différents niveaux et dans des contextes différents, et le rôle prépondérant revenant aux questions éthiques.
10) Non seulement pour des raisons biographiques mais parce que ce microcosme insulaire à la fois clos et ouvert sur le monde se révèle un "terrain d'expérimentation" idéal, une sorte "d'incubateur" développant les problèmes
Elle s'appuie plus particulièrement sur Aleph zéro et Le principe – le premier et le dernier de ses sept romans qui encadrent à ses yeux un cycle –, se concentrant sur le deuxième aspect tout en éclairant le «projet d'homogénéité» d'un auteur fidèle à un «noyau d'intertextes littéraires et philosophiques». Et elle conclut que les romans ferrariens représentent une «dégradation graduelle des systèmes de significations, jusqu'à mettre en doute la perception du monde». Un monde en ruine dont la beauté ne peut être ressuscitée que par une littérature qui en laisse voir la précarité.
*
Cet essai collectif très complet approfondit ainsi les multiples facettes de l'oeuvre romanesque (11) de Jérôme Ferrari tout en éclairant la cohérence de l'ensemble, présentant le mérite, contrairement à la "critique académique" française, de n'occulter aucun des romans de l'auteur, même si Où j'ai laissé mon âme (premier d'entre eux à avoir rencontré un large succès) et dans une bien moindre mesure Le sermon sur la chute de Rome, porté par la notoriété du Goncourt, semblent avoir plus focalisé l'attention.
C'est un ouvrage s'appuyant sur de nombreux exemples sans être pour autant saturé de citations et abusant rarement d'un registre de langage spécialisé, ce qui le rend accessible. Un ouvrage qui donne à cet écrivain l'importance qu'il mérite - importance dont je n'ai jamais douté depuis ma découverte de son oeuvre en 2009 - et qui passionnera certainement les lecteurs fervents de Jérôme Ferrari.
11) Ajoutant même son recueil de chroniques, Il se passe quelque chose (Flammarion), mais pas son recueil de nouvelles Variétés de la mort (Albiana) annonçant pourtant son œuvre romanesque, ni son essai "à quatre mains" écrit avec Oliver Rohe, A fendre le coeur le plus dur (Inculte), (sans parler de son analyse de la théorie esthétique schopenhauerienne écrite pour le CNDP-CRDP : L'art dans Le monde comme volonté et comme représentation d'Arthur Schopenhauer)
Chutes, ruptures et philosophie / Les romans de Jérôme Ferrari , sous la direction de Sarah Burnautzki et Cornelia Ruhe, Classiques Garnier, 7 mars 2018, 270 p.
A propos de Jérôme Ferrari :
https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9r%C3%B4me_Ferrari
Et on trouvera notamment sur ce blog tous ses romans chroniqués, ainsi que ses recueils de nouvelles ou de chroniques et son essai à quatre mains avec Oliver Rohe ... :
http://l-or-des-livres-blog-de-critique-litteraire.over-blog.com/ferrari-jerome.html
Sarah BURNAUTSKI et Cornelia RUHE
La pensée du roman. L'oeuvre de Jérôme Ferrari ..............................7
Marine MIQUEL
Histoire, espace et structure dans les romans
de Jérôme Ferrari. Entre perte et continuité ….................................19
Mathilde ZBAEREN
Romanesque et stratégie du dévoilement .......................................35
Claudia JÜNKE
Continuités et ruptures. Passé violent et conceptions
de l'histoire dans Où j'ai laissé mon âme et
Le Sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari ........................51
Lena SEAUVE
Du point de vue des bourreaux
Regards sur la torture et émotion du lecteur
dans Où j'ai laissé mon âme de Jérôme Ferrari ...............................63
Florence LHOTE
«Le Mal sous l'apparence du Bien»,
Où j'ai laissé mon âme de Jérôme Ferrari .......................................81
Virginie SERRAÏ
Où était Dieu ? La foi et les valeurs chrétiennes
à l'épreuve de la torture pendant la guerre d'Algérie
dans le roman de Jérôme Ferrari Où j'ai laissé mon âme ................97
Marion KÜHN
Le temps de la guerre
Images de l'histoire et expériences temporelles
dans Où j'ai laissé mon âme et Le Principe de Jérôme Ferrari ….......113
Timo OBERGÖKER
Le Sermon sur la chute de Rome
une poétique de l'enracinement ….................................................133
Daniela KUSCHEL
Le bar du village corse
Un portrait du «meilleur des mondes possibles»....................................................................................149
Sarah BURNAUTSKI
Le motif de l'apocalypse dans Un dieu un animal ….........................165
André-Alain MORELLO
Histoires de soldats. Jérôme Ferrari et Alexis Jenni …......................183
Ursula HENNIGFELD
Le principe d'incertitude chez Houellebecq, Volpi et Ferrari .............197
Cornelia RUHE
«Le venin de la subjectivité»,
Narration et ambiguïté dans les romans de Jérôme Ferrari …...........215
Entretien avec Jérôme Ferrari .................................................233
Jérôme Ferrari, La nuit du doute ............................................255
Index des noms .......................................................................259
Résumés ..................................................................................263