"Il giorno del giudizio", de Salvatore Satta
Il giorno del giudizio (Le jour du jugement) est la dernière et, de loin, la plus connue des trois oeuvres littéraires posthumes (1) de Salvatore Satta, un juriste italien d'origine sarde auteur de nombreuses études de droit procédural civil.
Quelques années avant sa mort, en 1975, ce dernier retourna dans sa Sardaigne natale et c'est dans le cimetière de Nuoro qu'il dit avoir entendu l'appel diffus des morts et décidé d'écrire pour retracer leur vie au sein de cette petite cité montagneuse d'une île dont les traditions et les valeurs se sont désormais éteintes. Un étrange voyage dans le temps permettant d'appréhender plusieurs strates d'une coupe géologique ou archéologique en les ranimant tour à tour, en redonnant vie aux objets, aux lieux et aux êtres...
Salvatore Satta jette sur ce monde disparu et sur ses nombreux et divers personnages souvent contradictoires, comme le héros principal, insignifiants ou même ridicules, un regard lucide et désabusé non exempt d'ironie. Mais, contrairement à ce que pourrait suggérer le titre, il ne porte aucun jugement, il ne condamne ni ne loue et dresse plutôt le bilan sans concession d'une époque révolue sur lequel se greffe peu à peu , jusqu'à en devenir essentiel, le bilan d'une vie - celle d'un auteur sachant sa fin prochaine - qui s'élargit à une réflexion philosophique et métaphysique. Et il émane de ce récit tragique, dense et frémissant, tendu et dissonant, écartelé entre ombre et lumière, résignation à un destin et aspiration à autre chose, insatisfaction mais regret d'un passé dont on est dépossédé, quelque chose de suave et de douloureux : une tristesse douce-amère au charme envoûtant.
1) De profundis (1980), interrogation sur la condition humaine et la destinée de l'Italie après la seconde guerre mondiale et La veranda (1981) reprenant l'expérience vécue par l'auteur dans un sanatorium des Alpes
Une Saga familiale d'inspiration en partie autobiographique
C'est un roman qui démarre comme une saga familiale en partie autobiographique dont le héros principal, Sebastiano Sanna, partageant avec l'auteur ses initiales et une formation juridique, exerce le même métier que le père de ce dernier...
Le récit part ainsi d'un noyau central, le foyer de Don Sebastiano, petit seigneur sarde notaire à Nuoro - ville natale de l'auteur-, de son épouse Donna Vicenza, d'origine en partie piémontaise – comme la mère de Salvatore Satta – , et de leurs nombreux fils amenés à s'évader grâce aux livres et à partir étudier au loin. Il évoque aussi les personnes que les époux, leurs relations ou l'auteur-même, connaissent ou ont connus et couvre ainsi une période charnière dans l'évolution de la société sarde allant de la fin du XIXème siècle au premier quart du XXème , au lendemain de la première guerre mondiale.
Se dessine alors une société grouillant de nombreux personnages contrastés, résignés, exaltés ou désespérés, intraitables ou corrompus, béats ou mécréants : paysans pauvres vivant au jour le jour, bergers et voleurs de bestiaux, maîtres d'école et gens d'église, notables et mendiants, épouses inexistantes et prostituées, vieilles filles et vieux garçons, sans oublier les ivrognes, les idiots ou les fous... Un monde figé et clos, globalement fataliste, où chacun occupe sa place et y est maintenu par des lois non écrites érigeant des barrières sociales infranchissables. Un monde sans espérance dont l'héroïne principale, à la solitude infinie, et Nuoro, "ce nid de corbeaux" cloisonné en trois parties, sont le symbole. Un monde dur et sombre qui parfois pourtant s'adoucit, s'illumine dans l'évocation de simples activités rurales ou de scènes de vendanges festives, de la luxuriance d'un jardin ou de l'humble beauté de la campagne environnante. Comme des réminiscences d'un paradis perdu, celui des temps anciens ou de l'enfance insouciante, venant éclairer la "démoniaque tristesse" de la Sardaigne ou de la vie en général, celle de la tragédie humaine.
Un livre à l'image de la vieille et grande bâtisse familiale des Sanna, une maison froide et austère, une maison morte dont l'entrée principale est condamnée mais dont une porte latérale "ouverte au souffle de la campagne" laisse entrer au fil des saisons les produits du jardin. Une maison ressemblant à "une tombe étrusque"...
Un récit statique
La narration, fortement digressive, saute d'un personnage ou d'un lieu à un autre et ressemble plus à une mosaïque de flashes-back qu'à un récit linéaire. Les personnages évoqués au fil des souvenirs sont saisis à un instant de leur vie et semblent privés de leur dynamique, dépossédés de la totalité de leur parcours. Il en est de même des événements qui apparaissent souvent isolés et ne s'enchaînent pas. Le temps dominant est celui de la description et les dialogues sont rares, les personnages s'exprimant peu ou de manière indirecte.
On ressent une impression d'agitation statique, de grouillement inutile, une sorte d'équilibre rendant caduque cette opposition entre mobilité et fixité qui traverse tout le roman. Opposition inscrite dans l'architecture-même de Nuoro, entre Sèuna, le quartier des paysans attachés à leur étroite parcelle de terre, marqué par des activités cycliques éternellement répétées et par la fixité des traditions héritées du passé et San Pietro, le quartier des bergers dont le rapport à l'espace, fondé sur la mobilité et la liberté, illustre la dynamique vitale. De même, dans le foyer des Sanna, Don Sebastiano se projette dans l'avenir, anticipe le futur, et aime chevaucher dans la campagne, et ses fils bougent également, s'éloignant pour poursuivre leurs études ou partant à la guerre, contrairement à Donna Vicenza qui vit enfermée dans sa maison et, clouée sur sa chaise, voit ses jambes enfler, la rendant incapable de se déplacer.
Et la vraie dynamique de cette narration qui remonte le temps, de ce récit initié dans le cimetière de Nuoro, semble, justement, cette marche vers le cimetière qui s'accélère vers la fin du livre - l'auteur utilisant alors plus volontiers le temps du récit. Une course à laquelle tous participent, narrateur inclus. Une conception circulaire du temps qui se répète à l'infini.
Une méditation sur la solitude , sur la vie et la mort
Il giorno del giudizio dépasse la saga familiale et est bien plus qu'un roman régionaliste, même si l'auteur puise volontiers dans le lexique sarde et prend plaisir à décrire les objets, à rappeler les coutumes et les valeurs anciennes, nous renseignant ainsi avec précision sur la vie nuoraise d'une époque, et à illustrer la marche inéluctable vers la disparition d'un monde en montrant les changements qui s'opèrent - avec notamment l'arrivée de l'électricité ou l'"abâtardissement" de Nuoro par l'afflux d'affairistes venus du continent... Au-delà de cette vie recréée par le biais des multiples personnages qui le peuplent, ce livre fait en effet apparaître la grande solitude de ces êtres qui ne se retrouveront qu'au cimetière et s'affirme surtout comme une méditation sur la vie et la mort qui, pour l'auteur, semblent intimement mêlées.
Chacun pour soi. Bergers, paysans et notables parfois se croisent mais ne se rencontrent guère. Au sein même de leur foyer, Sebastiano Sanna et Donna Vicenza restent toujours étrangers l'un à l'autre et Don Sebastiano ne pourra jamais comprendre ses fils. Chacun est seul face à sa vie, mais il y a peu d'individualité. Beaucoup de personnages semblent surtout se définir par opposition aux autres et représenter plus un type , un mode de vie, qu'une personne . De même, la plupart des gestes de la vie ressemblent plus à des rituels inlassablement répétés qu'à des actes librement , individuellement conçus.
Pourquoi l'homme vit-il, s'interroge l'auteur tout au long de son roman ? Parce qu'il est fait pour cela, comme la charrette sarde pour rouler. Pourquoi suis-je au monde, se demande Donna Vicenza ? "Tu es au monde parce qu'il y a de la place" proclame à plusieurs reprises Don Sebastiano, reprenant une dure assertion encore en usage dans certaines régions de Sardaigne. Et l'auteur s'applique longuement à montrer comment ont vécu, comment vivent les hommes. Une vie éphémère, inutile, quand la longueur et la diversité des parcours, leur richesse ou leur pauvreté aboutissent au même terme.
La mort, marque douloureuse de la condition humaine, apparaît alors comme le seul élément commun, une mort planant sur l'ensemble du roman et lui donnant son unité. C'est pour retrouver ses morts que l'auteur est revenu en Sardaigne et , lorsqu'il se rend au cimetière de Nuoro, but de sa visite, il prend bien soin d'éviter les vivants. Curieusement, vie et mort s'empruntent alors mutuellement leurs caractères : le cimetière de Nuoro semble prendre vie tandis que la cité sarde apparaît comme le cimetière des vivants. Et, en sortant de l'oubli un passé , en le rattachant à la réalité de la mort, l'auteur instaure une continuité entre vie et mort rendant absurde la notion-même d'existence.
Un style simple et sobre qui pourtant transcende la réalité
Le style de Salvatore Satta n'a rien de novateur. Agréable à lire, il se caractérise avant tout par sa simplicité et sa sobriété. L'auteur sait choisir les détails qui rendront ses scènes vivantes et adopte un regard réaliste qui prend pourtant souvent un aspect visionnaire ou sacré.
Dans un magnifique passage situé dans les premières pages, il déploie ainsi avec une belle économie de moyens une puissante allégorie de la vie comme un combat absurde et inlassablement répété sous le joug du destin qui annonce la tonalité du livre. Il utilise avec art une image d'une grande puissance expressive, celle d'une charrette sarde ("un carro sardo") qui se mue en attelage allégorique . Il transpose en effet ce modeste objet utilitaire quotidien en machine guerrière se lançant à l'assaut des chemins cahoteux ou en navire affrontant les écueils dans la tempête, fait surgir la vision fantastique de cette charrette dételée se découpant dans la nuit comme un chef-d'oeuvre d'art abstrait, un assemblage absurde de verticales et d'horizontales, et la personnifie, levant des bras inutiles vers le ciel en signe de prière ou de malédiction, reflétant ainsi ses propres états d'âme.
Il recourt aussi à un style lyrique dépourvu d'emphase – le seul à résonner avec joie et émotion dans une tonalité d'ensemble sombre, amère ou ironique - dans de beaux passages décrivant la simplicité des activités rurales, la beauté de la nature et la découverte de la poésie par certains de ses personnages. Une poésie résidant essentiellement, justement, dans un sentiment de la nature vue comme un mystère sacré, témoignant des aspirations spirituelles profondes de l'auteur, très éloignées de la religion institutionnelle.
Vers la chute finale
La construction de ce récit s'avère très surprenante et éclaire un parti-pris narratif qui s'installe timidement puis prend peu à peu de l'ampleur.
La première partie, longue de près de trois cents pages regroupées en vingt chapitres , débute en effet de manière très classique par la voix d'un narrateur extérieur omniscient mais, très vite, l'auteur s'invite, s'immisçant dans le cours de la narration par un timide "je", puis s'affirmant progressivement en entamant plusieurs chapitres , allant jusqu'à s'interroger sur les raisons qui le poussent à écrire et à nous narrer sa visite au cimetière de Nuoro qui fut l'élément moteur de sa décision.
Et Salvatore Satta finit par prendre définitivement la première place dans la deuxième partie – un court appendice d'à peine deux pages – qui résonne comme un coup de théâtre : à travers tous ces disparus qu'il s'est employé à faire revivre, c'est avant tout sa propre vie sur le point de s'éteindre que l'auteur a cherché à ranimer. Il avoue ainsi que ce ne sont pas tant ces morts qui l'ont imploré de les délivrer de leur vie , mais bien lui qui les a fait renaître pour se libérer de la sienne et tenter de trouver l'impossible repos. Car, au bord de la fosse, on éprouve le besoin de dérouler le fil de sa propre existence, besoin que quelqu'un recueille ce récit, et vous le raconte à vous-même et aux autres comme un ultime bilan. Tentative paradoxale et dérisoire pour arracher quelques bribes de vie à l'oubli pour mieux s'en détacher.
Il giorno del giudizio, Salvatore Satta, (éditions Cedam 1977), Gli Adelphi, 1990/2007, 292 p.
Le jour du jugement , Gallimard, 1990, collection Folio, 345 p.
Biographie de Salvatore Satta:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Salvatore_Satta
EXTRAITS:
p. 30/31
(...)
È in quest'ultimo tratto che sorge la prima parte di Nuoro. Si chiama Sèuna, e sorge per modo di dire perché un nugolo di casette basse, disposte senz'ordine, o con quell'ordine meraviglioso che risulta dal disordine, tutte a un piano, di una o, le più ricche, di due stanze, col tetto di tegole arrugginite, lo spiovente verso la cortita dal pavimento di terra come Dio l'ha fatta, il cortile chiuso da un muro a secco come si chiudono le tanche, l'apertura verso la strada sbarrata da un tronco messo di traverso, e davanti a questa singulare porta quel capolavoro di arte astratta che è il carro sardo. Il carro sardo diventa un carro quando gli sono aggiogati i buoi, che ora dormono accovacciati sulle stanche gambe lungo la strada, o, se vi è spazio, dentro la cortita : allora è più che un carro, uno strumento di guerra, per gli incredibili viottoli delle campagne che l'acqua ha lavato nei secoli, mettendo a nudo macigni di granito, che sono scale. Il carro sardo si inerpica su quelle gobbe cigolando, ondeggia come una nave nella tempesta, rimane un poco in bilico, e poi precipita fragorosamente dall'altra parte, per affrontare altri sassi, altri macigni. È fatto per questo, è infatti nei secoli, nei millenni, ha lasciato nel cammino i solchi dei suoi cerchioni di ferro, che sono come le piaghe della fatica dei bovi che lo scavalcano puntando sulle corte gambe oblique, dei massari che pungolano i bovi, e pare che spingano e tirino anch'essi, chiamandoli responsabilmente per nome ( boe porporì, boe montadì !) con grida che a sera risuonano per tulla la valle. Giustamente dicono quelli del Comune : che bisogno c'è di riparare le strade? Ma quando i buoi staccano, e il carro rimane lì nella notte, davanti alle casette addormentate, non ha più nulla del carro. Poggia inclinato sul lungo timone, alza al cielo due braccia levigate dallo strisciare delle soghe, si scompone in assurde verticali e orizzontali, e lascia passare per le fessure della coda il chiaro della luna. Può essere un'invocazione e una preghiera, può essere una maledizione o un incantesimo, può essere nulla, anzi assolutamente nulla. Nelle notti d'estate, il contadino si stende sulle assi bruciate del sole, con la beretta ripiegata sotto la testa, e dorme.
(...)
p.80/81
(...)
Ma questa era la vita frivola di ziu Poddanzu, come il pino, lo spiazzo, le viti, i conversari erano la vita frivola, o almeno esteriore della vigna. Accadevano in quel rettangolo di terra, non più grande di un fazzoletto, cose arcane, forse le cose invisibili di cui si legge nel Credo, o almeno testimonianze di esse. Nel cielo tersissimo, quando tutto era pace, usciva dal nulla un nuvolo di storni, si librava un instante e poi rientrava nel nulla. Il cagnolito bastardo, con quale ziu Poddanzu parlava come con un cristiano, aveva scoperto presso la siepe una lepre che aveva fatto i figlioli, e il cane, invece di fare il cane, si era messo a leccare i leprotti, che si stiravano contenti. Una biscia aveva attraversato lo spiazzo trascinando il suo lungo treno fino ai piedi di ziu Poddanzu, e si era messa a fissarlo con la testolina lucente, lanciando la lingua in rapidi messagi. Dal fondo della tana, i grilli comunicavano con le stelle. E in un pomeriggio di agosto ( di questo mi rendo io testimone) , mentre tutto era d'intorno silenzio, non una foglia si muoveva, e il carro del sole se ne stava sopra la vigna, ziu Poddanzu e i ragazzi preparavano nella stalla lo strame per i due bovi che pascolavano nella lontan tanchita , quando vedono le loro teste apparire dalla mezza porta, come grandi e tristi mendichi. Ziu Poddanzu restò senza fiato. Presto, presto. Fece entrare le bestie, sprangò tutte le porte e le finestre, e rimane in attesa. Dopo mezz'ora il diavolo si scatenò sulla campagna, sradicò venti, trenta alberi, levò in aria pecore e cani che erravano in cerca di scampo. Ziu Poddanzu riapri le porte, e tutti fosse come in prima.
Questa era la vita profonda di Locoi, il mistero pagano della natura che si accompagnava al mistero cristiano, i buoi, gli asini, le pecore, i re guidati da una stella attorno alla culla di un bambino destinato a morire. In casa di Don Sebastiano, non si faceva il presepio, a Natale, perché non si badava a queste sciocchezze, e in fondo si credeva poco, anche se Don Sebastiano non mancasse mai l'ultimo giorno dell'anno al Te Deum della cattedrale, e Donna Vicenza nei momenti di più nera solitudine sgranasse il rosario con le distratte preghiere. Ma i ragazzi trovavano senza saperlo il presepio nella vigna, e questo rettangolo di terra, con le sue persone, con le sue case, il suo mito apriva i loro cuori al mistero. Se Don Sebastiano avesse potuto immaginarlo, forse non avrebbe piantato la vigna.
(...)
PARTE SECONDA
p.291/292
Riprendo, dopo molti mesi, questo racconto che forse non avrei dovuto mai cominciare. Invecchio rapidamente e sento che mi preparo una triste fine, poiché non ho voluto accettare la prima condizione di una buona morte che è l'oblio. Forse non erano Don Sebastiano, Donna Vicenza, Gonaria, Pedduzza, Giggia, Baliodda, Dirripezza, tutti gli altri che mi hanno scongiurato di liberarli dalla loro vita; sono io che li ho evocati per liberarmi dalla mia senza misurare il rischio al quale mi esponevo, di rendermi eterno. Oggi, poi, di là dai vetri di questa stanza remota dove mi sono rifugiato, nevica; una neve leggera che si posa sulle vie e sugli alberi come il tempo sopra di noi. Fra breve tutto sarà uguale. Nel cimitiero di Nuoro non si distinguerà il vecchio dal nuovo: 'essi' avranno un' effimera pace sotto il manto bianco. Sono stato una volta piccolo anch'io, e il ricordo mi assale di quando seguivo il turbinare dei fiocchi col naso schiacciato contro la finestra. C'erano tutti allora, nella stanza ravvivata dal caminetto, ed eravamo felici poiché non ci conoscevamo. Per conoscersi bisogna svolgere la propria vita fino in fondo, fino al momento in cui si cala nella fossa. E anche allora bisogna che ci sia uno che ti raccolga, ti risusciti, ti racconti a te stesso e agli altri come in un giudizio finale. È quello che ho fatto io in questi anni, che vorrei non aver fatto e continuerò a fare perché ormai non si tratta dell'altrui destino ma del mio.