Les Grands Bruits, de Marente de Moor

Publié le par Emmanuelle Caminade

Les Grands Bruits, de Marente de Moor

S'attachant à promouvoir des grands romans européens encore inédits en France, la jeune maison d'édition Les Argonautes s'était tout de suite imposée en choisissant comme publication inaugurale le second roman de Marente de Moor, De Nederlandse maagt (Querido, 2010). Et le quatrième roman de cette très talentueuse écrivaine néerlandaise, Foon (Querido, 2018), nous devient désormais accessible sous le titre Les Grands Bruits grâce à la traduction de Noëlle Michel.

A l'instar de La Vierge néerlandaise (Les Argonautes, janvier 2023), Les Grands Bruits est un roman symbolique mais moins historique et politique que psychologique et d'une tonalité onirique et merveilleuse plus appuyée. C'est un roman qui explore notre perception du monde, tant animale par les sens que par l'imagination et la raison, l'auteure s'intéressant à notre manière d'y survivre, à nos espoirs et nos désillusions. Un roman qui s'ancre en profondeur sur la marche du temps et les transformations inexorables qu'elle apporte, que ce soit au niveau du vieillissement des individus (du changement des comportements et de la décrépitude des corps et des esprits) ou à celui de l'évolution d'un pays dans le domaine politique, économique et technique comme sur le plan des croyances et des valeurs irriguant la société.

 

 

L'intrigue se déroule en Russie vers 2015, sous le troisième mandat de Poutine.

Etudiante à Leningrad, Nadia est tombée amoureuse à vingt ans de son professeur de zoologie lors d'une expédition estivale dans une station biologique de la réserve naturelle du Bachkorstostan où il avait initié ses jeunes élèves à l'observation des animaux et à la survie dans la nature. Séduite autant par l'aura de cet homme bien plus âgé qu'elle que par ce «pays des chamanes» où elle découvrit une nature sauvage, pressentant un autre rapport au monde, Nadia n'a pas terminé ses études, épousant Lev et s'installant avec lui en 1984 au milieu des forêts russes, loin de la civilisation. Ils y construiront un laboratoire pour mener des recherches sur les mammifères, puis s'aventureront à accueillir des oursons pour attirer des touristes étrangers (activité bien plus lucrative), Nadia délaissant alors son microscope pour la cuisine.

Mais l'idylle romantique s'est transformée en cauchemar. L'usine de piles ayant fermé, la région s'est totalement désertifiée, leurs recherches ont été stoppées et leur laboratoire tombe en ruines, leurs enfants Véra et Dimka ont quitté la maison, leurs amis sont partis et leur dernier voisin s'est volatilisé. Quant à leur amour, il a de même disparu.

«Oubliés de tous» au milieu de nulle part, ils végètent désormais dans ce trou paumé, n'étant même plus répertoriés dans les registres depuis 2012 et n'ayant plus aucun contact avec le monde, hormis les rares visites de leur fils. Et Nadia se retrouve dans une extrême solitude avec la charge de la maison, des nombreux animaux domestiques et d'un vieux mari devenu sénile avec lequel elle n'échange plus que quelques mots, un mari qui perd la mémoire alors qu'elle est assaillie par les souvenirs et hantée par cette année qu'elle «préfère oublier».

Depuis cette année qu'on devine tragique, tout semble s'être déréglé. Jours et saisons se sont détraqués, la télévision est cassée et le téléphone ne fonctionne que de manière sporadique, la pression de l'eau est devenue aléatoire et le compteur électrique s'emballe, même l'adorable petite chèvre naine s'est transformée en bouc …, leur maisonnée ressemblant à un «cirque grotesque». De «Grands Bruits» surtout - qu'ils sont seuls à entendre - ponctuent leur existence : des bruits assourdissants venus du ciel qui terrifient Lev car il ne leur trouve aucune explication.

Mais voilà que «la Hollandaise» - qui semble l'élément perturbateur (1) ayant engendrée la tragédie de cette année fatale – se manifeste à nouveau, ce qui perturbe fortement Nadia, le départ inexpliqué de Lev la plongeant ensuite paradoxalement dans le désarroi ...

Et dans un long monologue, cette femme brisée se réfugiant dans les rêves ou la vodka, nous narre son présent tout en revenant sur sa vie dans une Russie s'étant beaucoup transformée. Une vie qui n'a pas été à la hauteur de ses espérances.

1) "Avant son arrivée, Lev et moi vivions dans un rêve qui avait tout pour durer

 

 

«Pas un bruit, pourtant le jour commence déjà à poindre.»

Dès l'incipit l'héroïne narratrice se réveillant s'inquiète du silence, sa perception du monde s'avérant certes visuelle et olfactive mais surtout sonore. Et très vite (à peine trois pages plus tard) elle constate : «pour ce qui est des sons il suffit de lever les yeux. On entend alors, de haut en bas, par ordre d'arrivée : pépiements, croassements, bourdonnements, frémissements, voltigements, hennissements, aboiements, bêlements, ébrouements, caquètements, et, très bas sur pattes, grognements.» Des sons d'origine animale - le couple n'ayant pas de voisinage – dont la provenance s'avère évidente.

Marente de Moor a de plus articulé son roman sur deux sons symboliques très différents incarnant le mystère : «les mugissements rouillés» agressifs des Grands Bruits et le bourdonnement plus discret du «phone». Mais l'énigme des Grands Bruits résonnant comme les trompettes de l'Apocalypse trouvera une explication scientifique à la fin du récit, alors que le second bruit symbolisant le mystère du monde, de la vie, ne sera jamais résolu.

Et si l'auteure a choisi comme titre original cet intrigant néologisme «Foon» - qui n'est en rien la simple abréviation de "telefoon" (téléphone) -, c'est pour attirer l'attention du lecteur sur ce second bruit qui ne sera mentionné et expliqué qu'à mi-parcours du récit, la narratrice se remémorant les paroles de son père quand, enfant, un «bourdonnement grave tapi sous son lit tel un monstre» l'empêchait de dormir : «Ce que tu entends, contrairement à nous qui n'y avons plus accès (2), c'est le phone, le bruit de fond de la vie. Il porte en lui toute l'histoire, de la plus douce des chansons au plus horrible des cris.»

 

Aussi le choix de ce titre plus explicite des Grands Bruits pour la version française - expression revenant de manière récurrente tout au long du roman -, nous prive-t-il d'emblée à mon sens d'une clef de lecture. Car ce roman allégorique oppose deux conceptions du monde : la première pensant pouvoir donner une explication rationnelle à tous les phénomènes et la seconde reconnaissant avec humilité le mystère d'un monde qui nous dépasse. Et l'auteure a également fait porter ces deux conceptions antinomiques par ses deux héros : Lev le scientifique qui ne rêve jamais et a besoin de tout comprendre, de tout expliquer, et Nadia la rêveuse dont l'imagination est stimulée par le mystère : «Réjouissons-nous si la nature nous pose encore des énigmes. Qu'il est épuisant d'imaginer que rien n'échappe à notre contrôle».

Quant à leurs enfants, ils incarnent en quelque sorte le dévoiement de chacune de ces conceptions : Dimka en effet, pour qui il n'y a jamais de place pour le hasard, adhérera à la logique fallacieuse de la propagande gouvernementale, tandis que sa sœur Vera quittera la forêt enchantée de son enfance pour des paradis artificiels mortifères.

Science et progrès technique vont inéluctablement triompher en Russie comme dans nos sociétés occidentales, témoignant de l'arrogance de ces sociétés modernes où l'homme croit pouvoir maîtriser le monde, mais l'auteure inscrit clairement son roman en résistance face à cette évolution. Elle a choisi en effet de nous immerger dans une autre perception de la nature et du monde où «l'imagination existe … et pas seulement dans nos têtes» en menant son récit du point de vue de Nadia, pénétrant l'esprit de cette héroïne principale à l'imagination débordante que son grand-père nourrissait d'histoires à dormir debout et qui, étudiante, s'intéressait particulièrement à un genre éteint de chauves-souris dont les fossiles majeurs restaient à découvrir. Une femme russe plus tournée vers les commencements, vers le passé et les traditions que vers l'avenir.

2) Bruit que perçoivent les enfants grâce à leur imagination mais que les adultes, noyés dans les préoccupations quotidiennes en général n'entendent plus

 

Illustration d'Ivan Yakolevich Bilibin

En revenant sur son passé, Nadia éclaire par la même occasion l'histoire de la Russie – que l'auteure connaît bien pour y avoir vécu une dizaine d'années (3) - qui est ainsi abordée en arrière-plan au travers du vécu de l'héroïne et des évocations de celui de ses parents et grands-parents, parfois dans de longs passages mais le plus souvent de manière allusive, au détour d'une phrase. Si les dirigeants, les grands axes politiques et économiques qu'ils ont impulsé et les atrocités qui ont eu lieu dans ce pays sont évoqués, c'est surtout la manière dont on vivait à ces diverses époques qui intéresse l'auteure qui brosse sur ce plan un portrait coloré de la Russie d'hier et d'aujourd'hui.

Elle montre en effet très bien la différence des croyances et des valeurs à l'époque soviétique et dans la Russie actuelle, soulignant les profonds changements s'étant opérés dans les mentalités depuis la chute de l'URSS, et nous permettant de comprendre en profondeur la nostalgie des anciennes générations attachées aux traditions et aux conte de fées et respectueuses de la forêt, de la nature sauvage, face à cette nouvelle Russie urbaine pervertie par les valeurs capitalistes et rationalistes, par le culte de l'argent et l'hyper-développement technique : «Autrefois les friches entre les villages abritaient des animaux de contes de fées qui se tenaient à l'écart des humains et réciproquement ».

Et Marente de Moor, creusant avec finesse la psychologie complexe de son héroïne, nous offre surtout dans ce roman le magnifique portrait d'une femme malheureuse s'interrogeant avec sincérité sur sa vie ratée et sur l'existence.

3) Elle y fut la correspondante d'un hebdomadaire néerlandais de 1991 à 2001

 

Un magnifique portrait de femme

 

Après «trente et un ans passés en un clin d'oeil» comme ce train filant à grande vitesse vers l'inconnu qu'elle croit entendre chaque nuit, l'héroïne narratrice fait le bilan de cette vie dont elle ne peut redresser le cours, de ses éphémères bonheurs et de ses désillusions, de ses échecs, ses lâchetés et ses erreurs jusqu'au drame de cette fameuse année 2005 qui la fait tant souffrir et culpabiliser. Et elle s'adresse au machiniste, espérant qu'il arrêtera son train et viendra la sauver : un machiniste imaginaire semblant sorti de cette chanson (4) qu'elle fredonnait au début des années 1980 quand elle croyait encore à l'amour, et qui résonne encore dans sa tête.

A l'instar de Peer Gynt pelant son oignon à l'approche du terme de son voyage (5), elle tente d'arracher «toutes ces écorces collées les unes aux autres comme les couches d'un papier peint» pour retrouver la femme d'origine. Et ce sont des lambeaux de toutes ces facettes et ces métamorphoses de Nadia qui se révèlent.

 

Très tôt l'héroïne, qui avait épousé un «beau parleur» ne lui laissant pas terminer ses phrases, avait pris l'habitude de se taire et de se réfugier dans son monde, développant une voix intérieure, et la régression de son mari qui ne prononce désormais que de rares paroles et leur solitude n'ont rien arrangé : «A un moment donné, j'ai emporté mes mots hors de la maison. Pour les essayer en direction des arbres : Biou-dj-et ! Et, plus bas, à l'attention des poules : Biou ! Dj ! Et !». Elle parle ainsi non seulement aux arbres et aux animaux, mais aux fantômes des disparus et aux créatures de son imagination.

Dans ce bilan s'apparentant souvent à une confession en quête d'absolution, elle tente d'affronter la dure vérité avec l'aide du machiniste, espérant une rédemption. Et elle fait preuve de clairvoyance, remettant en cause ses choix et le conte de fées qu'elle s'était inventé, se montrant impitoyable envers les autres qu'il s'agisse de son fils et de Lev ou notamment de la Hollandaise, et ne s'épargnant pas elle-même.

Son monologue non linéaire à l'atmosphère onirique mais aussi réaliste épouse ainsi le flottement d'une femme à bout de souffle que l'imagination empêche de s'effondrer. Souvenirs du passé et scènes du présent s'y entremêlent et s'y superposent, entrecoupés de réflexions profondes et de commentaires pleins de colère, de regrets et d'amertume. Rêves et hallucinations ne lui interdisant nullement un regard lucide décapant et souvent cruel, ce contraste donne beaucoup d'intensité au récit. Un récit avançant de chapitre en chapitre vers son dénouement en s'enroulant autour de son moteur sous-jacent (cette année qu'elle préfèrerait oublier) et délivrant ainsi à mots couverts des bribes de ces événements tragiques l'ayant marquée - qui s'annonçaient déjà en 2004 (6)). Mais il faudra attendre le retour d'un des protagoniste du drame pour que, dans un habile renversement narratif (7), la vérité éclate enfin totalement.

4) La chanson "Un million de roses rouges"» fut en 1982 un tube en Union soviétique

5) Peer Gynt, Ibsen, Acte V

6) "Avec le recul, je me dis que 2004 a été aussi tragique que l'année suivante.

7) Nous faisant soudain passer par d'autres points de vue sur ce drame que celui de Nadia

Klimt, Hoffnung I  (détail)

De la Disparition

«Je croyais qu'il serait toujours possible de lutter contre la décrépitude. Qu'il suffisait de le vouloir pour parvenir à briser les mâchoires du temps.»

Bien que seulement cinquantenaire, Nadia constate sur son corps les premiers signes de vieillesse :«Voilà la vieillesse qui débarque, cette emmerdeuse qui vient te gâcher la fête alors que ton âme danse encore, elle est là, bonjour, pas enchantée de faire ta connaissance». Tandis que la mort se rappelle obsessionnellement à elle sous la forme d'un corbeau de cent ans presque aussi grand que le chassis, qui bouche la fenêtre et toque à la vitre.

Le thème de la disparition, inhérent à celui du passage du temps, est ainsi décliné tout au long de ce récit :

« - Ce n'est pas la première disparition qui se produit ici, Nadia.

- Cela aussi fait partie de la vie, dis-je en appuyant à nouveau le couteau sur le saucisson. On doit pouvoir disparaître. Moi-même, ça m'arrive d'y penser.»

Mais cette femme meurtrie par la vie qui a vu les être aimés disparaître ou devenir autres, a beaucoup de mal à accepter ces disparitions auxquelles la vie nous confronte et souffre d'un fort sentiment d'abandon : «Pourquoi ce sont toujours les gentils qui descendent du train en route et les fâcheux qui restent ?» Elle voit avec angoisse la vieillesse avancer, redoutant la mort qui se profile et, même si elle aspire parfois à s'éteindre en douceur pour ne plus souffrir, elle craint de se retrouver seule face à elle : «J'aimerais attendre la mort sur la terrasse, blottie contre Lev sous la couverture, dans un état de démence perpétuel.»

Le départ soudain de Lev - dont elle rêvait pourtant parfois de se libérer du poids (8) - la remplira de terreur, aggravant la confusion de son esprit : «Lev ne reviendra pas, je resterais seule avec les animaux, ils seront sans pitié, mais sentiront à coup sûr ma terreur.» Il lui semble en effet que désormais les poules savent «qu'[elle], l'animal raté, déplumé, tout le monde [la] laisse tomber.»

Et c'est quand elle touche ainsi le fond de la solitude et du désespoir que lui sera envoyé un étrange messie à quatre pattes : «la créature la plus immaculée».

8) "Sans Lev, bruits étranges ou pas, je parviendrais mieux à supporter la solitude", pensait elle auparavant

un style riche immédiatement reconnaissable

 

Au-delà delà de sa maîtrise narrative, Marente de Moor fait partie de ces écrivains qui ont un style riche immédiatement reconnaissable.

Elle sait tout d'abord adapter la langue à son sujet, donnant ainsi un surcroît d'authenticité au récit. La formation de biologiste de sa narratrice déteint ici sur sa langue («ses mots se multipliaient de manière asexuée comme des bactéries»), une formation qui, tout comme son mode de vie et  sa perception particulière du monde, influence ses réflexions. Observant les hommes comme les animaux, elle ne cesse ainsi de comparer le comportement des deux espèces, inversant même la hiérarchie de leur rapport : «J'ai fini par comprendre que ce n'était pas nous qui cartographiions la nature mais l'inverse, que nous étions observés (...) Nous formions le sujet de conversation d'arbres voûtés et des animaux qui s'y cachaient.»

L'auteure fait preuve par ailleurs d'un humour savoureux («les villageois qui n'avaient en effet guère de dents, mais la langue bien pendue»), notamment pour aborder l'époque soviétique et son manque de moyens  : «N'importe quel homme russe sait convertir un microscope d'école en perceuse ou une tronçonneuse en moto-neige.», ou son mythe égalitaire : «Parfois un camion KamAZ apportait des carcasses de bovins encore plus gelées que la chaussée sur laquelle on les déversait. Ensuite, on les découpait et les désossait, non pas en fonction de leur anatomie, mais simplement, à la mode communiste, en les sciant en cent quartiers égaux.»

Elle recourt de plus à de nombreux motifs symboliques qui, parcourant ce récit décousu, en resserrent les fils, venant appuyer sa grande thématique : le mystère du monde et de la vie avec son implacable marche du temps. On citera bien sûr le motif des Grands bruits, celui du train filant à vive allure dans la nuit ou l'ostinato merveilleux et sinistre du corbeau. Mais aussi celui de la baignoire immuable qui a vu passer tant de corps et s'avère un révélateur de leur décrépitude : «Fais ton choix, machiniste, quatre corps de femmes dans leur bain. Entre-temps, les os du mien ont accumulé de la graisse, je ne peux rien garantir quant aux autres. Regarde comme je comble toute la baignoire, un vrai maquereau dans son huile.» Ou celui du bouc qui n'arrête pas de «babiller tel un adulte attardé» Bloublabloublahaha !») et exaspère Lev qui voudrait l'égorger. Un bouc renvoyant un cocasse écho à une héroïne vieillissante répondant désormais (intérieurement) à Lev, s'en affranchissant au lieu de tout supporter en silence : «Tant que je n'avais pas eu à assister à ses tromperies, je pouvais vivre avec. (…) Regardez-le se pencher sur ses souvenirs où toutes ses maîtresses sont restées jeunes et douces ! Oui, c'est ça, tire encore une fois sur ta cigarette, vieil imbécile, tu as déjà atteint le filtre .» Et qui nous renvoie aussi au cycle de la vie, de métamorphoses en renaissance.

Et l'on goûte toujours avec bonheur l'écriture imagé de Marente de Moor qui, très évocatrice, s'appuie sur de nombreuses comparaisons et métaphores inventives poétiques ou humoristiques aussi surprenantes qu'efficaces : «laissons à gauche la maison de Serpiakov, aux fenêtres devenues ternes et grises tels des yeux atteints de cataracte»/ «cette sensation que mes pensées sont totalement éphémères, qu'elles entrent et sortent de ma tête comme des écureuils dans un tronc creux»/ «la tourbière engloutit les corps, recrachant les balles comme des pépins de melon»...

Aussi, après son marquant roman La vierge néerlandaise, le tout aussi singulier et magnifique Les grands bruits nous confirme-t-il que Marente de Moor s'avère sans conteste une grande voix de la littérature européenne contemporaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Grands Bruits, Marente de Moor, traduit du néerlandais par Noëlle Michel, Les Argonautes, 10 janvier 2025, 352 p.

 

A propos de l'auteure :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marente_de_Moor

 

EXTRAIT :

On peut lire le premier chapitre (p.7/19) sur le site de l'éditeur  : ICI

 

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Publié dans Fiction

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