Rencontre avec Carole Zalberg (Nyons, 02/06/11)

Publié le par Emmanuelle Caminade

carole zalberg

 

 

 

Carole Zalberg était l'invitée de Lire en mai, la fête du livre de Nyons (1), notamment pour son dernier livre publié aux éditions du Chemin de fer en 2010. L' 'occasion pour moi d'acquérir L'invention du désir et d'assister avec un public nombreux à une rencontre avec l'auteure.

 

Carole Zalberg fut d'abord traductrice et parolière avant de se recentrer sur l'écriture de romans et de scénarios. Elle anime par ailleurs des rencontres littéraires à la Terrasse de Gutemberg (2) - une librairie parisienne à laquelle elle est très attachée - afin de faire connaître des écrivains talentueux généralement peu connus ou insuffisamment reconnus et d'y soutenir l'intéressant travail des libraires.

 

Ce n'est pas dans l'introspection mais dans l'imagination qu'il faut chercher la source de l'écriture de cette auteure. Aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle a toujours aimé inventer des histoires, avant même de savoir écrire. L'écriture est donc pour elle avant tout un travail de fiction même si l'on puise bien sûr toujours en soi.

Un travail n'appelant aucune recherche de documentation, celle-ci briserait son inspiration, empêcherait son imagination de se déployer. Elle préfère se laisser emporter par ses personnages, se centrer sur l'émotion et sur la langue permettant de traduire la vérité d'un ressenti. Un processus au départ très spontané, souvent induit par un simple mot, une phrase qui «trotte dans la tête»...

 

Cet écrivain conçoit l'écriture comme un moyen d'aller vers l'autre, d'éclairer des situations et de créer du lien entre les gens et elle se voit avant tout comme «une donneuse de mots» - ce qu'elle fut au sens propre dans ses activités de parolière. Pas étonnant alors qu'elle ait été séduite par le principe sur lequel reposent les éditions du Chemin de fer (3) - à ses risques et périls, car donner ses mots à l'autre peut apporter bien des surprises, et c'est aussi cela l'échange....

Cette petite maison d'édition qui publie des "ouvrages à deux voix" propose en effet le texte d'un auteur à un artiste qui , au regard de ce texte, créera ses propres images . Un principe qui demande donc à l'auteur l'abandon de ses mots à l'autre , le risque faisant partie de l'aventure .

Et ce n'est sans doute pas sans malice que les deux jeunes éditeurs ont proposé l'illustration de L'invention du désir  à Frédéric Poincelet, un dessinateur dont la vision du désir semble aller à l'encontre de celle de l'auteure à qui ces dessins, peu représentatifs du contenu du livre, «ne parlent pas» - celui de la couverture excepté...

 

Carole Zalberg a beaucoup écrit sur les femmes , et notamment sur les mères – elle tient à cet égard à préciser qu'il n'y a dans ses livres rien d'autobiographique et que son rapport avec sa mère ne pose aucun problème !

Les femmes la touchent et elle trouve important de porter sur elles un regard différent de celui, à la fois réducteur et moralisateur, qui est véhiculé par la société. Une société qui tend à idéaliser la femme et à l'assimiler à son statut de mère, lui déniant son identité, à la culpabiliser bien souvent en se montrant impitoyable envers celle qui ne correspond pas à cette image. Elle veut donc simplement montrer les femmes et empêcher qu'on les juge.

 

 

L'auteure parla longuement aussi du texte de L'invention du désir, de ses motivations,  mais j'attendrai d'avoir lu le livre pour vous rendre compte de ses propos dans le cadre d'une future chronique, jugeant intéressant de confronter mes impressions de lectrice aux intentions de l'auteure...

 


1)http://lireenmainyons.net

2)http://www.editionsluigicastelli.com/editionsluigicastelli/index.php?sp=page&c=7892

3)http://www.chemindefer.org/indexhtml

 


 

 

 

Publié dans Interview - rencontre

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