Certains n'iront pas en enfer, de Zakhar Prilepine

Publié le par Emmanuelle Caminade

Certains n'iront pas en enfer, de Zakhar Prilepine

Zakhar Prilepine, écrivain-guerrier et journaliste politiquement engagé, jouit de la célébrité en Russie et est internationalement reconnu comme une des grandes voix littéraires contemporaines. Ses livres, couronnés par plusieurs prix prestigieux et parfois adaptés au théâtre ou au cinéma, ont été traduits dans de très nombreuses langues.

Sa venue à Paris au salon du livre de 2018 avait suscité de sérieux remous car, après avoir soutenu l'annexion de la Crimée et la République populaire de Donetsk en 2014, il s'était militairement engagé dans le Donbass début 2017 en devenant le commandant du bataillon de volontaires qu'il y avait créé (1). Et, depuis l'invasion russe de l'Ukraine, il est désormais interdit de séjour dans l'Union Européenne, inscrit sur la liste des personnalités qui auraient "contribué à diffuser la propagande anti-ukrainienne et à promouvoir une attitude positive à l'égard de l'invasion de l'Ukraine"(2)!

 

Le caractère inquisitorial de cette décision de la Commission européenne ayant étendu en mars 2022 ses sanctions au monde culturel, et la lecture de certains extraits de l'œuvre de Prilepine (que je ne connaissais guère) semblant plutôt invalider les motifs de cette condamnation m'ont ainsi fortement incitée à juger sur pièce l'écrivain et l'homme que ses écrits révèlent, en toute honnêteté. Et, comme on n'a pas encore appelé à brûler ses livres - que l'on peut quasiment tous se procurer en France -, j'ai choisi de commencer par le plus récent : Certains n'iront pas en enfer (Некоторые не попадут в ад, 2019), sorti en février 2021 dans la traduction française de Jean-Christophe Peuch.

 

1) Il avait en effet annoncé le 13 février 2017 sa décision de s'engager, armes à la main, dans le Donbass pour lutter contre "le régime criminel de Kiev, soutenu aveuglément par les USA et l'Union Européenne" et était devenu commandant adjoint du bataillon des forces spéciales qu'il avait contribué à créer en 2016
2)https://www.lefigaro.fr/conjoncture/guerre-en-ukraine-oligarques-deputes-journalistes-qui-sont-les-russes-vises-par-l-ue-20220303

 

 

Tout comme Ceux du Donbass, chroniques d'une guerre en cours (3) publié en 2016 en Russie (éditions des Syrtes, 2018 pour la version française), Certains n'iront pas en enfer traite de ceux qui ont vécu et fait cette guerre. Mais cette dernière est celle, plus tardive, que l'auteur a lui-même menée avec ses compagnons insurgés : presque deux ans de guerre qu'il peut relater avec un certain recul, le roman ayant été écrit quelques mois après son retour du Donbass, de décembre à janvier 2018/2019 .

Et il ne s'agit pas d'une chronique, mais d'un récit fictionnel autobiographique narré par Zakhar (son double littéraire) qui abandonne en partie l'angle politique (même si réflexions politiques et polémiques n'en sont pas absentes) pour se centrer essentiellement sur les relations humaines.

Le roman évoque ainsi les combats mais surtout la vie de tous les jours, la vie ordinaire de ces combattants au cœur de leurs tranchées comme lors de leurs périodes de repos, ainsi que celle de son alter ego et de ses quatre fidèles gardes du corps, décrivant concrètement ses occupations et son état d'esprit durant ces années.

 

 Zakhar Prilepine a longtemps parcouru la Crimée et le Donbass comme journaliste correspondant de guerre et organisateur de missions humanitaires avant de combattre auprès des insurgés. Et le traumatisme de l'assassinat (le 31 août 2018) du Président de la République de Donetsk Alexandre Zakhartchenko, dit Batia ("Pater") ou le Chef - dont il fut le proche conseiller et l'ami -, semble avoir engendré ce roman.

Un attentat mystérieux arrangeant tant les Ukrainiens que les intérêts de Moscou (les Russes ne goûtant pas les velléités d'indépendance du Président de cette République autonome) qui entraîna la dissolution et l'éclatement de ce bataillon que l'auteur avait personnellement recruté et dont l'activité dépendait étroitement de ce Chef.

3) Publié en Russie en 2016 sous le titre Всё, что должно разрешиться… Хроника идущей Войны (Tout cela doit être résolu... Chroniques de la guerre en cour)

 

 

L'auteur érige un tombeau littéraire à cet homme aimé, à ce «type merveilleux» au visage de «prince, de vainqueur et de martyr» si proche des gens, si humain, dont la mort l'a profondément affecté et altère sans doute le sens de cette aventure : «J'espérais de tout mon être que Zakhartchenko, après avoir accueilli la mort, arracherait, extirperait sa république, son peuple de dessous la glace ; quel serait, sinon, le sens de tout cela ?»

Et Certains n'iront pas en enfer s'apparente parfois à une chanson épique célébrant son héros pour qu'il entre dans la légende, pour qu'on n'oublie pas son nom et continue de le pleurer à une époque où la durée de vie d'une information ne dépasse pas trois mois : «Il trouvait la force en lui pour faire la guerre, pour réconforter les femmes, les jeunes filles, les enfants, pour se mettre en colère, tuer, éprouver de la pitié, pardonner ; il était énorme, il sortait d'une chanson».

Tous mes amis sont des assassins *, (…) Des assassins, alors que je ne connaissais pas de meilleurs hommes. 

* le mot russe utilisé, "assassine/assassiny", envoie un clin d'oeil à la secte médiévale des Nizârites, le terme normal pour "assassin" étant en russe "oubiitsa", nous précise le traducteur en note

L'auteur y rend aussi hommage à ses compagnons d'armes qui furent pour lui «comme des frères», brossant avec chaleur et humour des portraits forts en couleurs de ces personnages contrastés reflétant toute la diversité humaine, et donnant une stature mythique à ceux qui lui furent le plus proches. Des individus qui redonnent espoir en l'homme, bien qu'ils soient considérés comme des "terroristes" par le gouvernement ukrainien (et les occidentaux) : «Il y avait donc des gens qui étaient venus au monde afin que je ne sois pas prématurément déçu par l'humanité ».

Et la femme de Zakhar, venue un temps au Donbass avec leurs enfants, les adoptera tout de suite car il lui faisaient de même à nouveau aimer «le monde et les gens ».

 

Tout ce roman semble un plaidoyer devant la justice de Dieu, la seule à laquelle l'auteur se réfère, car il se préoccupe du salut de leur âme. Un plaidoyer pour des hommes, des guerriers qui, ne méritant pas la damnation, «n'iront pas en enfer».

 

4) Engagé volontaire en Tchetchenie, Zakhar Prilepine, homme complexe, se définit lui même comme nationaliste, conservateur d'extrême gauche, antifasciste, antinazi et démocrate. Pour lui qui dénonce le "deux poids deux mesures" des occidentaux, l'annexion de la Crimée résultait d'un processus démocratique et l'ingérence des E-U dans la révolution de Maïdan n'avait, elle, rien de démocratique. Et il trouve totalement légitime la déclaration d'autonomie d'une communauté largement russophone dans une Ukraine dont les élites sont devenue fortement russophobes.

 

 

C'est un livre écrit en un mois dans une sorte d'urgence, l'auteur étant encore sous le coup de la tristesse et de la désillusion. Un livre mélancolique imprégné d'humour et de tendresse où il se remémore «le bon vieux temps», et qui nous plonge d'emblée dans ce monde masculin qui fut le sien durant ses années de guerre : un monde d'amitiés viriles reléguant les «bonnes femmes» au second plan où, face à la mort, la vie s'exacerbe dans la camaraderie, le rire et l'alcool ...

 

«Ce livre s'est écrit tout seul», affirme Zakhar Prilepine. Et cela se voit car il n'a pas de structure, pas de chapitres ni même véritablement de fil chronologique. Juste le souffle puissant, vivant, d'une écriture alerte et très évocatrice qui nous emporte sur plus de trois cents pages.

L'auteur ne voulait surtout pas en effet oeuvrer comme un historien qui parfois «range, trie par dates, par étapes, décortique, répertorie, classe, momifie». Il active ainsi seulement sa mémoire, enchaînant les moments comme ils viennent, un souvenir en appelant un autre. Il revient en arrière, anticipe, s'abandonne à de multiples digressions, racontant, commentant, précisant, imaginant, rêvant sans que l'on soit perdu pour autant (5).

 

5) Outre les points de suspension, parenthèses et doubles tirets, l'emploi de certaines formules nous fait bifurquer ou nous remet sur les rails : "quelques temps auparavant..."/ "ici, un petit retour en arrière s'impose..."/ "J'imagine..."/ "Mais ça c'est aujourd'hui, à l'époque..."/ "De quoi je vous parlais déjà, ? Ah oui ..."

 

 

Tout est vrai dans ce livre, aucun détail n'a été inventé. Tout ce qui y est décrit a pour origine le vécu de l'auteur, sa mémoire, certes incomplète, s'appuyant sur les notes qu'il avait prises. Il n'a pas changé les noms de ses personnages (savoureux noms de code ou véritables noms) qu'ils soient connus ou non. Et si l'on y croise des célébrités qu'il admire, comme le réalisateur Emir Kusturica avec qui il dîne en compagnie de Monica Bellucci, le vieil écrivain Edouard Limonov, son mentor, auquel il rend visite (et consacre une dizaine de pages), ou le rapeur Husky qu'il reçoit à Donetsk, ce n'est pas affabulation !

 

Et tout en employant ce jargon militaire rendant son texte réaliste, et en usant de mots exprimant avec sobriété, lucidité et sincérité, sans hypocrisie ni pathos, la vérité de sa guerre et de la nature humaine, l'auteur magnifie cette réalité, sa prose imagée et facétieuse versant souvent dans la fantasmagorie.

Il réussit en effet à traduire sensations et sentiments, états psychologiques, par le biais d'une écriture pleine de fantaisie et de poésie qui nous fait soudain décoller du réel tout en nous le faisant ressentir avec plus d'intensité.

Un cheval rit ou fait une révérence et, dans l'hôtel glacial servant de caserne, les radiateurs donnent l'impression de vouloir mordre, tandis que s'exprime tout son amour pour son bataillon hétéroclite :

«Au final, ça donnait un beau bouquet plein de couleurs. Je le tenais serré contre ma poitrine : ça sentait bon la campagne russe après le passage d'une horde de chevaux implacables qui auraient tout brûlé, tout piétiné sous ses sabots. Ô mes petites renoncules, mes petits nénuphars.»

Il décrit de même un tir de roquette : «la roquette, qui avait pris son envol derrière nous avant de nous survoler et de s'éloigner de nous, comme un filet de pêche autour d'une hélice de bateau avec poissons, oiseaux, étoiles et nuages»

Ou Tachkent, le garde du corps du Chef, blessé dans l'attentat : «Il avait du mal à marcher. Il tenait les bras de telle façon qu'on aurait dit qu'il conduisait une motocyclette imaginaire. Il s'assit (le bras toujours sur le guidon)».

 

Et, sous la menace de cette mort toujours présente, il imagine avec dérision ses enfants accrochant au mur «le portrait de leur papa» mort au combat, ou ce qu'un de ses hommes dirait de lui à ses enfants, échafaudant même toute une histoire de trois pages sur celle de son ami Zakharentchko qu'il pressent et redoute, comme pour conjurer le sort.

 

 

De la guerre

 

Pour Zakhar Prilepine - qui comme la plupart des gens souhaiterait que la guerre n’existe pas -, on ne peut qu'accepter la réalité de la guerre et on ne peut opposer à cette tragédie sans fin que le miracle de la vie. Et si, avec son lot de morts et de blessés, la guerre sera toujours violente, il faut en préserver la moralité, sinon on perd son humanité.

Vie et mort se côtoient ainsi avec naturel dans cette guerre, l'humour qui permet aux combattants de surmonter l'horreur donnant au roman sa tonalité :

«Ca tapait sec ; tac-tac-tac.

Armé d'un fusil lance-grenade, un homme s'avança à découvert et, couché sous un buisson, tira un projectile.

Autour de nous, tout était gai, on aurait dit des gens rassemblés autour de grillades pour un pique-nique.»

«Nous étions au café en train de rire. Quand, tout d'un coup, nous nous levions et sautions dans notre voiture, disparaissions hors de vue, allions faire le coup de feu quelque part au loin, bousillions quelques types (c'était mieux quand nous n'en bousillions pas, mais nous pouvions en bousiller), après quoi, nous rentrions».

Et si les soldats plaisantent, notamment sur les blessures, parfois graves, de leurs compagnons, c'est avec un cynisme qui n'est finalement qu'une marque de respect envers eux, une manière de les considérer comme normaux, vivants. Ceux-ci ne sont d'ailleurs pas les derniers à rire : «Le gars en fauteuil roulant fut attaqué d'entrée : «Maintenant tu vas prendre le bus gratos, non ? Veinard (…) Le gars en fauteuil roulant riait plus que les autres.»

Il faut préserver l'humanité ne serait-ce que par simple "auto-préservation", sinon "ton péché te tuera" expliquait l'auteur présentant Certains n'iront pas en enfer dans ce superbe entretien en ligne réalisé par la maison russe des sciences et de la culture en mars 2021. Faire ce qu'on a «à faire, ne pas voler, ne pas commettre de saloperies, ne pas clabauder».

Le souci d'épargner les civils revient sans cesse dans son livre : «Il y avait le refus de tuer des civils, même accidentellement, ce principe nous voulions le préserver». Et plus largement aussi celui de ne pas tuer les soldats sans nécessité absolue : «J'avais donné une directive. S'il vous est possible de ne pas tuer quelqu'un, ne le tuez pas (…) Je la répétais souvent cette phrase».

 

Il n'y a pas chez Zakhar Prilepine de haine des Ukrainiens, l'ennemi y est toujours désigné selon la formule consacrée «notre infortuné ennemi». Car les soldats sont pour lui otages de circonstances dont ils ne sont pas responsables, on n'a pas le droit d'accuser son ennemi ni de le diaboliser, et il fait preuve de compassion également à son égard. Il pense qu'on peut se tromper et être trompé et, surtout, il sait que, malgré les blessures que les deux camps s'infligent, ils se réconcilieront un jour car l'homme est capable de tout surmonter et la vie finit toujours par l'emporter.

 

Un grand roman russe

 

Certains n'iront pas en enfer est un grand roman foisonnant plein d'humanité que l'on dévore avec avidité.

"La littérature russe est une littérature de compassion", disait récemment sur Radio France (6) le célèbre traducteur André Markowicz - dont je partage l'amour pour Tchekhov, Dostoïevski et Pouchkine... Une affirmation se référant pour lui aux classiques car il avoue ne pas lire (ou du moins très peu) la littérature russe contemporaine. Et je doute que, dans le contexte actuel, il ait lu Prilepine !

Pourtant ce dernier s'inscrit sans conteste dans cette grande tradition russe.

Outre qu'on y retrouve "l'alcool et la nostalgie" qu'évoquait avec humour Tchekhov dans une de ses nouvelles (7), ce roman éloigné de tout manichéisme déborde en effet de compassion. D'une compassion sincère fondée sur la conscience et sur l'acceptation de la faiblesse et de la complexité humaine.

Il est ainsi imprégné de valeurs chrétiennes, sous-tendu par une perception religieuse de la vie.

Dieu - qui voit tout- et la justice divine y sont ainsi souvent évoqués :

«pas un organe interne n'éclatera, pas un œil ne sera brûlé au fer rouge à son insu»

«Nous sommes les enfants de Dieu. Il se remémore chacun d'entre nous par son nom. Il distribuera à chacun son dû

 

Et si l'auteur n'est pas un croyant des plus fervents, la religion orthodoxe fait pour lui partie de la tradition culturelle russe.

 

6)https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-grande-table-idees/crise-ukrainienne-la-russie-face-a-elle-meme-5117351

7) "Vous exagérez, cher monsieur. Et même vous vous trompez. Vous aurez beau chercher, vous ne trouverez rien. Cette fameuse âme russe n'existe pas. Les seules choses tangibles en sont l'alcool, la nostalgie et le goût pour les courses de chevaux. Rien de plus, je vous l'assure", écrivait Anton Tchekhov dans une nouvelle de 7 pages intitulée La poste de Tver publiée en 1887

Un anti-Ukrainien suppôt de Poutine ?

 

Il faut maintenant s'interroger sur la diabolisation de l'auteur en Occident. Ce qu'on lui reproche est il vrai ou relève-t-il d'un procès d'intention injustifié ?

En 2011-2012, Zakhar Prilepine était en première ligne des manifestations contre Poutine. Dès son engagement au côté de la République populaire de Donetsk en 2014, il fut présenté sans nuances comme ayant fait volte-face, étant même désigné comme le "soldat du Kremlin en Ukraine" (8)! Et depuis la guerre menée par les Russes, il est mis au ban de nos sociétés occidentales en tant qu'anti-Ukrainien et Poutinien notoire !

 

Ce roman, écrit trois ans avant cette guerre, permet non seulement de comprendre les raisons de son engagement mais de réduire à néant cette vision réductrice.

L'auteur en effet y dit adorer l'Ukraine - que sa grand-mère connaissait - et avoir été dans son enfance entouré de Cosaques (9). Or «quand on fait la guerre, on se bat toujours pour son enfance, pas pour des imbéciles, pour des intérêts particuliers».

Et il met les points sur les i : «Nous ne nous battons pas pour la Russie, nous nous battons pour l'Ukraine».

 

Tout s'éclaircit dans ce livre où nous comprenons que, si «le Chef était dépendant de Moscou» car la République populaire de Donetsk (RPD) avait besoin du soutien des Russes, il souhaitait cependant qu'elle reste une république autonome au sein de l'Ukraine et non qu'elle soit annexée par la Russie : «laissez-nous bâtir ce qui en Russie n'existe pas encore, n'existera plus et n'existera certainement jamais. Laissez-nous faire, qu'est-ce que ça peut bien vous foutre ? Vous avez vos vingt-huit régions».

 

Et l'on sent la zizanie s'installer au sein de cette RPD, entre son président soutenu par le bataillon de son ami Zakhar et le corps d'armée : «le corps d'armée regardait trop du côté de Moscou, ça l'excédait».

On voit la pression de Moscou s'accentuer sur la RPD qui s'était «assurée par les armes le contrôle de beaucoup de choses» et dont on exigeait «qu'elle partage ses conquêtes» : «ce pourquoi ici on mourrait».

Jusqu'à ce que les services secrets, sans doute avec la complicité de certains, montent des dossiers pour éliminer ceux qui gênent  : «lls n'arrêtent pas d'aller voir l'Empereur avec leurs dénonciations. Jusqu'au jour où celui-ci leur fera un signe de tête en leur disant : "ça suffit, mettez-moi de l'ordre dans tout cela"».

Et tout au long du livre, l'auteur ironise sur "l'Empereur" - que manifestement il ne porte pas dans son cœur. Et il se montre même visionnaire :

«Moscou se prépare peut-être déjà à s'inviter chez nous».

 

8) Titre d'un article de presse de 2018

9) Les Cosaques fondèrent l'Hetmanat en 1649, considéré comme le premier État ukrainien

 

Dans un passage de Certains n'iront pas en enfer, Zakhar, le double littéraire de l'auteur, fait un rêve. Il cherche son nom sur «le livre des inscrits au paradis», étonné de ne pas l'y trouver. Et ce livre ne reflète nullement les propos d'une âme damnée destinée à l'enfer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Certains n'iront pas en enfer, Zakhar Prilepine, traduit du russe par Jean-Christophe Peuch, éditions des Syrtes, février 2021, 330 p.

 

A propos de l'auteur :

 

Zakhar (de son vrai prénom Evgueni Nikolaevitch) Prilepine est né en 1975 en Russie dans un petit village de la région de Riazan.

Il est l'auteur d’une œuvre variée mêlant romans, nouvelles, recueils de poésie, essais et chroniques de guerre. Ses livres ont été publiés dans leur version française aux éditions des Syrtes et chez Actes Sud.

 

EXTRAIT :

 

On peut feuilleter les premières pages (p.7/34) du livre : ICI

 

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